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Le tombeau vide. Funérailles où résurrection ?

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • il y a 6 jours
  • 2 min de lecture





Il n’est pas surprenant que les dirigeants du  monde occidental tiennent à rendre homage au Pape François dont ils n’étaient pas, tant s’en faut, proches des positions. En effet, derrière la personnalité de François, il y a l’Église de Rome, sa pompe et son décorum. De tous temps, l’Église catholique a joué un rôle de stabilisateur social, assurant un office de police morale. Considérée comme l’un des pilier du pouvoir, elle a eu longtemps une image conservatrice, voire réactionnaire. Celle-ci a joué contre son influence depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et le développement des mouvements de libération des mœurs, qui a rempli  le dancings et vidé les églises.


L’Eglise a réagi en se recentrant sur son message théologique, d’amour du prochain et d’universalisme.


Ce n’est pas par admiration de François, le Pape qui lavait les pieds des pauvres de toutes religions que Trump ou Milei se ruent à ses obsèques. Ce qui les intéresse, comme beaucoup de dirigeants de par le monde, c’est la solidité de l’institution qui  a résisté aux siècles.


L’Èglise catholique a toujours négocié entre son rôle de ciment social moralisateur, soutien du pouvoir, et sa mission de propagation de la parole du Christ, par nature progressiste.


Dans un monde où les individus sont de plus en plus isolés et privés de repères moraux, et qui de ce fait deviennent difficiles à gouverner, l’Eglise est un corps intermédiaire à vocation morale qui fait envie, et intéresse les dirigeants.


Le nom même de l’Eglise qui vient du grec signifie « assemblée », et « catholique » signifie « universel, est bien ce qui fait défaut dans le monde d’aujourd’hui, où l’ONU se délite. C’est une institution encore vivante malgré les siècles et ses errements, sa vocation est pacifique et sans frontière. Il est promis à l’Eglise de Rome un renouveau printanier si elle sait  répondre à l’aspiration des peuples pour plus de stabilité morale, et ne se contente plus d’être le facteur disruptif voulu par le Pape politique qui vient de s’éteindre.


Selon le Pape qui sortira élu du futur conclave, les funérailles de François pourront être, ou non, le signe de la résurrection d’une Église adaptée à son temps.


Notre époque est celle des prédateurs à qui il serait fatal de tendre l’autre joue.  Poutine, Xi et Trump en tireraient aussitôt avantage. L’abolition des frontières à laquelle la mondialisation a pu faire rêver est derrière nous. L’heure est à la maitrise des flux de population, et aux interrogations démographiques.


Ces questions sont contradictoires. Les pays dits  « riches » doivent réguler les arrivées de migrants pour leur assurer un accueil décent, une sécurité acceptable, et éviter un bouleversement culturel. Ceci, indépendamment des problèmes spécifiques que pose l’Islam radical. D’un autre côté, la natalité défaillante des économies développées porte en elle une baisse inévitable de leur niveau de vie, sauf à exploiter un nouveau prolétariat de main d’œuvre immigrée. Sur ces  interrogations  majeures, l’Église doit se positionner et jouer son rôle de direction de conscience. Si elle sait s’adresser à la société telle qu’elle est, en lui  montrant un chemin honorable et digne, elle aura regagné une place déterminante dans la société française, et sans doute européenne, car les politiques ne savent aujourd’hui répondre à ces apories que par des excès tout aussi  impraticables les uns que les autres.


 
 
 

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