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Marine Le Pen, en route vers l’insignifiance

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 14 juil. 2021
  • 2 min de lecture


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Marine Le Pen a décidé de donner le tournis aux vieux briscards du Front National. Elle l’a déclaré : le Rassemblement National ne reviendra pas au Front de papa. Mais dans son cheminement vers les présidentielles, elle a sans doute compris qu’il ne lui suffirait pas de jouer sur les fautes de ses concurrents. Elle devait donner du corps à sa pensée. Elle s’y emploie par des articles diffusés dans divers organes de presse. Le contenu a de quoi surprendre.


L’admiration pour l’Allemagne a fait le fond de sauce de l’extrême droite depuis des décennies, elle en prend le contrepied. Cap sur l’Angleterre, les Etats-Unis. Rien sur la Russie, l'amie d'avant. Elle n’a certes pas tort en soulignant que les Allemands ne sont pas des Français en plus sérieux et disciplinés. Il n’est pas faux de dénoncer le manque de fiabilité de ce partenaire privilégié, qui ne voit pas l’avenir de l’Europe comme un tandem avec la France, et qui à la moindre occasion ne joue pas la carte de l’Union. Encore que sans l'Allemagne le "quoi qu'il en coûte" aurait tourné bien plus court, et les Français le savent.


Cette bifurcation de politique étrangère qui s’ajoute à la dédiabolisation à l’intérieur, a évidemment le grand tort de rejoindre l’antigermanisme primaire de Mélenchon. Prôner le rapprochement avec le Royaume Uni alors que le Brexit est encore loin d’être stabilisé est une rame à contre courant qui a de quoi interloquer plus d’un.


Sans prétendre lire dans le marc de café, on peut prédire que cette option fera perdre à Marine Le Pen les quelques points qui lui sont nécessaires pour figurer au second tour de 2022. En effet, le choix est perdant/perdant. Elle ne gagne rien à droite en se déclarant Atlantiste, et n’ouvre aucune perspective crédible, tant la France est imbriquée dans l’ensemble européen pour sa survie économique, et peut-être culturelle. Bien entendu, l’Allemagne est un interlocuteur difficile, mais dans le monde tel qu’il est, elle est incontournable. La prendre à contre-pied serait tirer des penalties contre son camp. Ni les Anglais, ni les Américains ne veulent de nous. Ils voient la France comme un boulet. Dans la configuration géopolitique d'aujourd'hui, seule l’Allemagne est un partenaire possible, même si outre-Rhin on voit la France comme une sorte de Club Méditerranée, ce qui n’est ni totalement faux, ni complètement rédhibitoire.


En fait, la ligne de politique extérieur esquissée par la candidate RN ne correspond à rien de concret. A force de se banaliser, Marine Le Pen, en route vers l’insignifiance, va devenir transparente, et ne plus exister.



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