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Mélenchon sort des clous, mais pas pour des nèfles

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 22 juin 2021
  • 2 min de lecture


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Il n’aura échappé à personne que ces temps-ci, JL Mélenchon traverse délibérément en dehors de clous.


On s’étonne, ici et là, d‘un tel comportement de la part d’un personnage que l’on dit intelligent et cultivé, voir républicain.


Cet étonnement est étonnant. En effet, la jactance n’a jamais été un brevet d’intelligence, et la culture est à la portée de tous quand Wikipédia est là pour chacun. Quant à la fibre républicaine de l’intéressé, on peut en douter en constatant ce que font ses modèles vénézuéliens et cubains.


En vérité, la stratégie de JL Mélenchon, il en a une, même les plus benêts en ont, est simple. Il est le maître à penser de son parti, mais les seconds couteaux sont prêts à mordre, estimant que leur heure tarde à venir. Le danger pour lui serait que prenne naissance un consensus entre les gauches désunies pour une union en 2022. En ce cas, ses acolytes pourraient bien lui faire subir une mise au rencard anticipée, le sacrifiant sur l’autel d’une réunion de la gauche dont il deviendrait le gêneur. Par ses outrances, Mélenchon, qui était opportunément ailleurs lors de la tentative de conciliation des gauches début 2021, s’assure que le projet de rassemblement avortera.

Même s’il en était le leader, Mélenchon ne veut pas d’une union. Le motif en est tout simplement financier. L’élection présidentielle est un pactole qu’il lui faudrait partager avec ses soutiens, et aussi leur rendre des comptes.

En 2012 JL Mélenchon a perçu 8 Millions d’euros et en 2017, 6 Millions. Il s’agit bien entendu de remboursement de frais, mais, comme pour tous les candidats, les prestataires bénéficiaires de ces frais ne sont pas retenus sur appels d’offres. Ce sont le plus souvent des sympathisants et parfois des proches.

Pour donner une idée des intérêts en jeu, rappelons que le parti LREM touche 20 millions d’euros de subvention, par an, eu égard au nombre de voix obtenues aux législatives de 2017. « L'autre parti tributaire des aides publiques est La France Insoumise. En 2018, la formation politique a perçu 4,5 millions d'euros, c'est-à-dire 83 % de ses ressources. Les dons ont atteint 540.000 euros et tout comme LREM, le parti ne touche aucune cotisation d'adhérents. Ses dépenses n'ont été que de 3,2 millions d'euros, ce qui évite à la France insoumise d'être déficitaire avant les municipales et surtout la présidentielle de 2022. » peut-on lire dans Les Échos mis en ligne le 18/02/2020.


Mélenchon a nécessairement ces chiffres en tête, et chacun sait que les législatives sont désormais le reflet de la présidentielle. Quand il transgresse, ce n’est pas pour des nèfles.


C’est une quête éperdue de l’argent qui motive le leader de la France Insoumise, car il sait pertinemment qu’il n’a aucune chance de gagner, seul ou accompagné. Dès l’ors ce sont les comptes de boutiquier qui importent. La pêche aux voix des complotistes, des islamistes, et autres extrémistes sont un gage de recettes futures qui assureront sa main mise sur le parti. En politique, à droite comme à gauche et aux extrêmes ce n’est pas Satan, mais l’argent qui mène le bal.


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