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Rodrigue as-tu du cœur ?





Enfin, il a parlé. Il a fait des tours qui ne sont pas dans sa nature, en voilà des singeries. On évoquera des rôles de composition, des travestis, de transformisme à la Fregoli, dans tous ces simagrées rien de naturel ni de convaincant.


Emmanuel Macron a laborieusement effectué les figures imposées de ce qu’il pense être les attentes de l’opinion. Je suis leur chef, donc je les suis, disait Ledru-Rollin. Mais rien ne lui était naturel.


Certes, il n’appartient pas  à un élu du suffrage universel de prendre le contrepied des aspirations de son peuple, mais se plier aux évidences en trainant les pieds est le plus sûr moyen d’échouer.


Le véritable problème d’exercice du pouvoir par Macron, c’est lui-même. Sans conviction ou débarrassé de celles qu’il aurait pu avoir par sa formation de haut fonctionnaire, il a inventé le « en même temps », qui est le sommet de l’indétermination instituée en système. Il est utile d’être ambidextre à la condition de ne pas avoir deux mains gauches.


En façade, le Président a viré à droite, mais en anglais on appelle cela du window dressing.


La réalité se constatera dans les résultats, mais rien ne peut réussir sans l’enthousiasme.


En économie, on parle d’incitation fiscale, ou plus généralement d’anticipations, c’est toujours le sentiment d’aller dans la bonne direction des gens ordinaires qui assure le succès d’une politique.


On pense à la tirade du Cid : « Sous moi donc, cette troupe s’avance, et porte sur le front une mâle assurance, nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port, tant, à nous voir marcher avec un tel visage, les plus épouvantés reprenaient de courage ! « .


Les Français attendent que se dresse Rodrigue, celui qui a du cœur, ils savent que ce ne peut être Emmanuel Macron à cause de ce qu’il est, et parce que sa durée est désormais déterminée.


En proposant Gabriel Attal comme son champion, il fait le pari de la jeunesse. Avec cœur, le jouvenceau se lance dans la bataille. Mais qui l’a rendu si vain ? Certes, il a brillé en étoile filante à l’Education Nationale. Cependant, il parait sous dimensionné pour le combat présidentiel, à supposer qu’il survive à l’enfer de Matignon.


Quand il reprend des thèmes dits de droite, le locataire de l’Elysée dont le bail expire en 2027, a coupé l’herbe sous les pieds d’un éventuel héros qui pourrait se dégager du commun par un discours novateur. Les Français ne lui diront pas merci, à moins de se satisfaire d’un héros si frêle que même Corneille aurait hésité à lui faire affronter la Dame de Montretout. Car, il ne faut pas se tromper, c’est elle et non Bardella qui sera candidate.



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