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Tolérance zéro, la sécurité commence par la courtoisie

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 22 juin 2021
  • 3 min de lecture


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A une époque, pas is lointaine, il était chic de détester la police, et jouer les Georges Brassens à peu de frais. La vie était paisible et la parole leste. Qui oserait de nos jours écrire « Gare au gorille ! » où un magistrat se fait violer par un primate. Aujourd’hui, les policiers et juges se renvoient des accusations fielleuses. Laxistes ! Fascistes ! Le moustachu à la guitare en serait tout éberlué.


La violence injuste a changé de trottoir. Ce n’est plus la société qui opprime l’individu, ce sont les minorités agissantes qui brutalisent le peuple. Dans un climat d’insécurité devenu insupportable, seuls quelques anars attardés se déclarent hostiles aux forces de l’ordre, par principe.

Les rudoiements des manifs n’y changent rien. L’ensemble de la société se rend compte que si le barrage des policiers saute, il n’y aura plus rien entre eux et la jungle civile sans civilité. La sécurité est le dernier rempart.

L’unanimité des tendances politiques sérieuses à reconnaître le problème ne le fait pas disparaître en tant qu’enjeu, car les remèdes proposés sont loin d’être identiques.


Parlant aux exaspérés, les partisans de la manière forte ont l’avantage. Des autres, on dit qu’ils ne sont pas crédibles.


De fait, l’insécurité n’est pas qu’une question de sécurité. Elle se joue au niveau des causes. C’est une peur qui s’enracine dans une société qui se cherche et craint de se trouver dans une image qui ne lui plait pas. Une société où une partie croissante de la population se mettrait soudain à ressembler à ces indigènes des colonies d’antan, mais dont le complexe d’infériorité aurait viré à l’agressif. Etrangement, alors que la société française ne demande qu’à les assimiler, les minoritaires s’y refusent, cultivant leurs racines, plus lointaines que réelles. Pour la majorité paisible, c’est un désaveu, presque une insulte. D’autan que les intellectuels, ou ceux qui se croient tels, lui répètent à longueur de temps que sa civilisation est dépassée, ringarde, obsolète, et que le déclin est son destin.


Dans ce contexte, les faits divers se succèdent, et deviennent des faits de société, donnant le sentiment d’une impuissance des pouvoirs publics à contrôler une situation qui leur échappe.


Impuissance du pouvoir, là est le paradoxe que le citoyen voit arriver sur lui comme un TGV en panne de freins. C’est à ce moment que dans la chanson d’Henri Salvador, Zorro arrive. Hélas, dans la réalité, personne ne vient. Pis, les belles âmes, qui critiquent la police pour avoir bonne conscience, donnent le sentiment au Français moyen qu’il est trahi par les siens.

C’est pourquoi la clé de l’insécurité est psychologique. Il ne s’agit pas évidement d’invoquer ici le « sentiment d’insécurité », qui n’est qu’un déni du réel. Mais l’on peut multiplier les policiers, les mesures de sécurité, les portiques de fouille, la peur de l’étranger dans la maison primera tout. Et quand les chiffres de la criminalité contredisent le vécu, c’est ce dernier qui compte. Sans peine, car rien n’est plus discutable que la statistique en la matière, tant les données sont difficiles à classer, à recueillir et à interpréter.

Contrairement à ce que les Yakas du Café du commerce ne cessent de répéter, ce n’est pas la brutalité qui résoudra le problème. Les moyens radicaux sont radicalement inappropriés. En revanche, il ne faut céder sur rien.


Les éducateurs le savent, si l’on a abdiqué sur de petites choses, il sera vain de prétendre empêcher les grosses. La quantité de force à employer sera trop importante, et l’on y renoncera. Ceux qui disent « pas de vagues », sont tôt ou tard balayés par un tsunami.


Il convient donc de se montrer ferme sur ce que l’on appelle les signaux faibles. Ce que l’on nomme incivilités, bien entendu, mais aussi toute manifestation antipatriotique, ou qui peut être perçue comme telle. Dans les pays où le sentiment patriotique est porté au dessus de tout, l’insécurité disparaît. De ce conformisme social, la liberté d’expression peut souffrir, mais quand la Patrie est en danger, il faut savoir faire des sacrifices de liberté, et plus on attend, plus ils seront grands.

La tolérance zéro n’est pas un régime policier, mais une exigence intraitable de civilité. La sécurité, on le néglige trop souvent, commence par de la courtoise.


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