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Un bon conseil, Macron, va-t-en !

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 9 juin
  • 4 min de lecture


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« Je n’ai de leçon d’écologie à recevoir de qui que ce soit ! » s’est exclamé Emmanuel Macron, en vue d’un sommet sur ce thème à Nice.  Cela n’allait pas sans dire, et n’est pas vraiment évident.


En critiquant la décision de la majorité (enfin une majorité !), qui a voté l’abrogation des ZFE, symbolique de l’écologie des Bobos, et en fustigeant  la décision du Gouvernement de suspendre le dispositif « Ma prime rénov », illustration de l’écologie de la triche, le Président a une fois de plus manqué l’occasion de se taire.


Son écologie est une façade nourrie d’idées fausses et simplistes, comme celles qui ont conduit l’Union Européenne à torpiller son industrie automobile au profit de la Chine, en programmant la fin des véhicules thermiques neufs pour 2035.


Après l’écologie punitive, c’est l’écologie des ignards qui ne mesurent pas les conséquences des décisions hâtives qu’ils prennent pour se déclarer écolo-vertueux. C’est Marie-Antoinette qui méprise la France d’en-bas, c’est le technocrate qui croit qu’il a bien agi quand il a jeté l’argent public par les fenêtres… rénovées ou pas.


Le mur du son, Macron, l’a aussi franchi en présentant les crimes et émeutes commes des « faits divers », utilisés selon lui pour faire du « brain washing » contre l’immigration. S’adresser aux Français en anglais pour leur dire qu’ils sont l’objet d’un « lavage de cerveaux », relève de la volonté de ne pas être compris par l’immense majorité d’entre eux, et signifie clairement qu’il ne parle qu’à une élite de snobs pour qui le franglais est le nec plus ultra de la modernité. Encore une insulte faite à la France.


A force de vouloir exister jusqu’au dernier moment, Macron, qui peine à devenir adulte, joue de sa capacité de nuisance.


Jusqu’où ira-t-il ? Se prépare-t-il à nommer un Ministère Lucie Castet, voire Mélenchon ? Histoire de donner une leçon à la droite et à tous ces centristes qui l’ont abandonné.


L’envie l’en démange. Et l’on sait depuis la « dissolution » décidée dans l’heure du verdict des urnes aux européennes, qu’il ne résiste pas ses impulsions les plus saugrenues. Le gamin est vindicatif.


Il n’attendrait que la chute de son « ami » Bayrou, qu’il a dû nommer Premier Ministre, à l’insu de son plein gré.


Par son comportement Macron ne se limite pas à nuire à son propre bilan, il dégrade la fonction présidentielle.


Le Ministère de la parole, qui fait partie des pouvoirs de fait du Président, est réduit à néant quand chaque intervention Présidentielle tombe à plat. Qu’il ait raison ou tort, Macron est le spécialiste du contre-temps.


Trop tôt, il a évoqué les  « troupes au sol », en Ukraine. Sans cohérence, il promet pour bientôt la reconnaissance d’un Etat palestinien, tout en disant que c’est à condition que ce soit sans le Hamas, qui, on le sait, est toujours là. Lors de la victoire du PSG, il s’est écrié « Champion, mon frère », on s’est alors demandé si ce « frère » était celui qui au même moment cassait du policier et pillait des commerces sur les Champs Elysées.


L’oracle de la Vème République, qu’est le monarque élu, est devenu inaudible.


Écœurés par tant d’inconséquence, certains gaullistes en viennent à réclamer l’abandon de l’élection du Président de la République au suffrage universel.


A part faire son temps de mandat pour laisser décanter les candidatures à sa succession, il est clair que Macron ne sert à rien d’utile.


En revanche, on voit bien en quoi il nuit désormais à la France.


On perçoit de plus en plus, pointer son « wokisme d’atmosphère », qu’il persiste à présenter comme du progressisme alors qu’il est désormais ringard et rejette les électeurs vers l’extrême droite.


Parvenu au pouvoir à la faveur d’un effondrement de la gauche de gouvernement et d’un effritement de la droite raisonnable, Macron persiste à croire que c’est sur ces ruines politiques qu’il peut régner, et il fait tout pour les aggraver, sans voir que cela ne profite qu’aux extrêmes. En cela, il hypothèque l’avenir.


Son maintien à la tête de l’État oblige à un immobilisme délétère. L’idée d’une « année blanche » budgétaire avancée par le Gouvernement illustre bien cette politique du « rien ».


Hélas, le monde n’attend pas, et il ne comprend pas comment les Français sont assez inconscients pour ne pas congédier, sans délai, l’homme aux Mille Milliards de dette en plus. Les Français, cependant, boiront le calice jusqu’à la lie. Ils sont légalistes, c’est une vertu républicaine.


Mais que reste-t-il de Macron, sinon une énorme fatigue républicaine ? On entre en politique pour servir son pays, pas pour s’en servir, et quand on constate que l’on ne sert plus à rien, on s’en va. L’exemple de la plus haute vertu républicaine est celle de Cincinatus, le Romain qui son devoir accompli retourne sans délai à sa charrue.


On est tenté de donner au Président un bon conseil : Macron, va-t-en ! Fais-le, avant la date officielle de péremption, car celle-ci est trop éloignée. Fais-le, avant que ne l’exige une vague, façon gilets jaunes, de Français excédés, à qui l’on va fatalement demander, d’ici la fin de l’année, de faire encore « un effort » pour rien. Car boucler les comptes n’est pas une fin en soi, et c’est même inacceptable si l’Etat ne se réforme pas, préalablement. On dira que le Président sans majorité n’a pas ce pouvoir, mais la vie politique est ainsi faite que le peuple en colère ne s’arrête pas à ce type de détail.

 
 
 

1 commentaire


phlebvre40
09 juin

Félicitations pour ta lettre recommandée 174 qui n’a fait que conforter ce que je pensais depuis déjà quelques temps ! Continue à nous intéresser aussi clairement ! Amitiés. PhL

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