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Un prophète de malheur

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • il y a 1 jour
  • 2 min de lecture





Dans la tête de Donald Trump.


Lui, si  souriant, qui dans les télé-crochets, éjectait les candidats en leur lançant un fatal « you are fired ! », et dans son premier mandat arborait un sourire béat, affiche désormais un visage grave, jusque dans sa photographie officielle. Il n’est pas besoin de s’introduire dans la tête de Trump pour en comprendre la raison, il l’a, lui-même, exprimée. Pour reprendre ses propres mots, « la main de Dieu s’est posée sur moi »,  a-t-il déclaré à plusieurs reprises, à la suite de l’attentat auquel il a échappé d’un cheveu.


Le fait est clair, Donald est un prophète. Il en est persuadé.


Le prophète est convaincu de porter la parole  de Dieu, il dénonce le mal et le conformisme, il appelle à la vertu, à l’effort. Souvent les prophéties annoncent des jours difficiles.


Comme beaucoup de ses prédécesseurs bibliques, Trump est un prophète de malheur, c’est-à-dire un prédicateur réactionnaire. Donald est trop inculte pour jouer les prophètes au sens islamique et dicter un nouveau Coran.


Il se prend plutôt pour le  prophète Ezéchiel qui, en songe, ressuscite une vallée d’ossements. « Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, je vous couvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, et vous vivrez. » Comme Ezéchiel, Trump rêve de faire revivre l’Amérique. Tel est le sens de MAGA.


A tort, on s’étonne des propos hallucinés de Trump, ils relèvent du language usuel des prophètes.


Les prophéties annoncent souvent des catastrophes et, quand on s’y fie, elles sont auto-réalisatrices.


Trump se faisait fort de ramener la paix en Ukraine en deux jours, puis en cent. Il y parviendra sans doute en faisant capituler Kiev. Le plus important pour lui est de pouvoir clamer la véracité de ses prédictions.


Comme tous les prophètes, Trump pratique le tintamarre pour secouer les esprits.


De Gaulle a survécu à cinq tentatives d’assassinat depuis son retour au pouvoir en 58, et bien d’autres pendant la Guerre.  Celui du 22 août 1952 au Petit-Clamart où son véhicule fut criblé de balles, est le plus connu. « C’était tangeant », avait-il commenté en s’adressant à son épouse. Pour autant, le Général ne s’est jamais pris pour l’interprète de Dieu  sur la Terre.


À la différence de De Gaulle qui avait une certaine idée de la France et du Monde, et qui avait un esprit rectiligne, Trump avance à tâtons, voire en titubant, et, comme tous les ivrognes, il prétend qu’il s’agit d’une stratégie.


On ne compare pas Donald Trump à Charles De Gaulle, mis à part la baraka qui les fit sortir vivants d’un attentat, et leur nationalisme, ils n’ont rien en commun quant à leur dimension humaine.


Au passif de De Gaulle, on peut inscrire des décisions indignes comme l’abandon des Français d’Algérie lors de l’indépendance, et en particulier des massacres d’Oran, mais l’homme était un esprit droit et clair, tranchant comme le fil d’une épée. Trump donne le sentiment d’un grand vide mental et moral. Il ne faut pas forcément prédire l’échec du Président américain, même un écureuil aveugle peut trouver des noisettes… par hasard.



 
 
 

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